L’exposition idéale n’est pas une moyenne, il faut parfois allez chercher une luminosité plus extrême. C’est là qu’interviennent deux pratiques photos : le Low key et le High key. La première consiste à largement sous-exposer et la deuxième à sur-exposer.
A quoi ça sert ?
Le low key est l’exact opposé du high key donc vous pourriez me dire qu’ils n’ont rien à faire dans un même article. Et bien détrompez-vous ! Bien qu’elles soient à première vue très différentes, les deux pratiques visent le même objectif : aller vers une exposition extrême. L’idée c’est d’aller plus loin que les réglages conventionnels pour renforcer l’impact d’un sujet.
Prenons le cas du high key (le principe est exactement le même pour le low key). La luminosité est globalement élevée (sur-exposition) qui donne une impression de voile blanc. Seul le sujet sort du lot et profite d’une exposition correcte.
Seule une partie de la ville est mise en avant
Jouer sur le contraste entre le fond et le sujet permet de mettre ce dernier en valeur. L’œil du lecteur s’attardera plus longtemps dessus. C’est aussi (comme le bokey) une façon de gommer les défauts du fond qui pourraient gêner la lecture de l’image et d’isoler le sujet de son environnement.
Le low key et le high key sont particulièrement intéressants en portrait. D’une part, c’est une bonne façon de centrer l’attention sur le visage (ce qui est quand même le but du portrait). Autre élément intéressant, c’est une façon de profiter d’une atténuation des défauts. Bien moins complexe à mettre en place que le maquillage ou le post-traitement, tous les défauts de peau se trouvent naturellement gommés par le surplus (high key) ou le manque (low key) de lumière.
Autre application beaucoup moins glamour : le high key est souvent utilisé en entreprise pour les photos « pro ». Un lieu baigné de lumière sent bon la modernité et les entreprises aiment en abuser pour leurs photos promotionnelles. Les agents immobiliers sont particulièrement friands de cette technique. C’est une façon simple de rendre un sous-sol parisien aussi lumineux qu’une véranda niçoise !
Comment faire ?
Reste maintenant à voir comment faire concrètement du low/high key. Vous l’avez compris, cette pratique de la photo ne se contente pas de la mesure automatique de l’exposition. L’appareil seul ne sera pas capable de déterminer quelle exposition vous souhaitez. Il va falloir aller plus loin que la mesure automatique.
La première chose à laquelle on pense lorsqu’il s’agit de modifier l’exposition c’est le mode manuel. C’est une solution mais je vous conseille de ne l’utiliser qu’en dernier recours. Le mode manuel est loin d’être le plus efficace. Le plus simple est de garder une mesure automatique de l’exposition mais de la feinter.
La mesure spot
Une première façon de tricher est de modifier le mode de mesure de l’exposition en mode spot. Avec ce mode, l’exposition est mesurée sur une toute petite zone au centre de l’image.
A lire aussi
Visez alors votre sujet et l’appareil devrait faire le reste (exposition réglée en programme ou priorité).
Cette méthode ne fonctionne que si votre sujet à une luminosité très différente du reste de l’image. Par exemple, imaginons que votre sujet soit bien plus clair que le reste (voir la lucarne ci-dessus). Si vous mesurez l’exposition dessus, l’appareil va naturellement sous-exposer pour compenser (le reste de la pièce est assombrie). Le sujet apparaîtra alors avec une exposition moyenne et le reste sera très sombre.
Compensation d’exposition
L’autre solution pour ajuster la luminosité est la compensation d’exposition. C’est une option présente sur tous les appareils qui permet un réglage rapide de l’exposition.
A lire aussi
Vous choisissez le mode de l’exposition que vous voulez et vous ajustez alors avec la compensation d’exposition. L’intérêt est de garder la souplesse d’un mode auto ou semi-auto tout en personnalisant le résultat.
Post-traitement
Vous pouvez renforcer l’effet en post-traitement en jouant avec les outils de luminosité. Idéalement, utilisez l’outil courbe. Choisissez une courbe en S classique pour renforcer les contrastes.
Légère courbe en S pour renforcer le contraste
Sur ce type de photo, l’exposition est très déséquilibrée (l’histogramme n’est pas centré). Il faut donc redoubler de minutie dans la définition de la courbe. Si vous ne faites pas attention, vous aurez vite fait de brûler ou boucher certaines zones.
A lire aussi
L’effet est basé sur un jeu de contraste et les couleurs interviennent très peu. Dans ces conditions, le noir et blanc est un traitement qui s’adapte particulièrement bien. N’ayez pas peur d’essayer le noir et blanc tout en poussant le contraste pour un résultat plus impactant.
Conclusion
En automatique, l’appareil va toujours essayer de faire une moyenne de la luminosité. L’exposition idéale n’est pas une moyenne, c’est celle qui convient le mieux au message que vous voulez donner à votre photo.
Le low/high key est une preuve que vous pouvez faire n’importe quoi avec l’exposition. Rien ne vous empêche d’aller chercher une luminosité extrême tant que ça a un sens artistique. Mais comme dans tous les domaines, passer outre les règles de bases nécessite avant tout de parfaitement les maîtriser.