On se pose toujours des questions sur le choix de l’appareil, de l’objectif, du sac photo mais rarement sur la carte mémoire. C’est pourtant un composant essentiel qu’il faut choisir avec le plus grand soin. Vous ne le savez peut-être pas mais la carte mémoire de votre appareil peut brider certaines de ses fonctions.
La vitesse
La vitesse d’une carte représente sa capacité à se remplir et se vider rapidement. La vitesse a un impact sur plusieurs choses:
- Le confort d’utilisation: une carte rapide permet un déchargement rapide des photos sur l’ordinateur. La différence peut être vraiment notable entre deux cartes. Si la patience n’est pas votre fort, optez pour une carte rapide, ça vous évitera d’attendre des heures devant la barre de chargement de votre ordinateur…
- Les capacités de l’appareil en mode rafale. Le mode rafale est pratique pour capturer rapidement des images mais il génère également de grandes quantités de données. La plupart des appareils utilise une mémoire tampon qui stocke provisoirement ces images avant de les envoyer vers la carte mémoire. Mais cette mémoire tampon a ses limites et c’est ensuite la capacité de la carte qui donne son rythme. Plus la carte est rapide et plus les photos peuvent être enregistrées rapidement.
- Le mode vidéo: de la même façon que la rafale, le mode vidéo génère de grandes quantités de données à stocker. Une carte pas assez rapide peut gêner l’utilisation de certains modes vidéo gourmands en espace de stockage comme résolution 1080p (standard du Full HD), ou les modes de vidéos non compressées.
Reste à savoir quelle vitesse il vous faut. Les vitesses sont organisées en classe: plus le numéro de la classe est grand et plus la vitesse est grande. (En gros une classe 2 va plus vite qu’une classe 1 mais moins qu’une classe 3… vous suivez ?).
Ne vous laissez pas avoir une classe trop élevée car ce n’est pas toujours nécessaire. Il faut voir en fonction de votre consommation. Dans la plupart des cas, une carte classe 6 fait très bien l’affaire. Elle permet d’être confortable en JPG comme en RAW et accepte même de la vidéo full HD (1080p) sans problème. Bien-sûr une classe 10 est plus rapide mais la différence ne sera pas flagrante (sans parler du surcoût qui peut être énorme).
La capacité
C’est souvent la première chose que l’on regarde sur une carte mémoire: la capacité. Une faible capacité peut être gênante pour des raisons évidentes de stockage. Si vous ne pouvez stocker que 20 photos par carte, ça risque d’être un peu lourd à gérer. A l’inverse, pas la peine de courir acheter la carte capable de stocker 5000 photos: vérifiez avant que vous en avez vraiment besoin. Si vous faites environ 2Go de photos par séance pas la peine d’en acheter une de 8Go.
Personnellement, je choisis mes cartes de façon à pouvoir stocker au moins 200 photos en résolution max (au format RAW). Avec ce critère, une carte de 4Go convient pour la plupart des appareils photos amateurs (vous pouvez même prendre une 8Go pour avoir de la marge). Ça reste un choix personnel. Si vous êtes un serial shooter et que vous ne pouvez pas vous empêcher de revenir d’une ballade d’une heure avec 1000 photos, rien ne vous empêche d’avoir plusieurs cartes (c’est même conseillé, voir ci dessous).
Enfin, pensez ne pas mettre tous vos œufs dans le même panier: préférez deux cartes de 4Go plutôt qu’une de 8Go. En doublant les supports de stockage vous réduisez d’autant le risque de perte d’information: si vous perdez une carte, vous ne perdez « que » la moitié de vos photos.
Certain appareils possèdent deux logements pour cartes (le Nikon D7000 par exemple). Avec toutes les photos en double, on peut complètement (ou presque) s’affranchir du risque créé par la défaillance d’une carte (principe que j’ai déjà traité pour sécuriser le stockage des photos à long terme).
La gestion
Tout comme les piles et batteries, les cartes mémoires demandent un minimum d’organisation.
Après chaque utilisation, pensez à toujours vider la carte mémoire sur votre ordinateur. De cette façon, votre carte sera déjà prête pour la prochaine séance. De temps en temps, formatez la complètement pour la « nettoyer ».
Parfois, une erreur dans le formatage peut rendre la carte illisible par l’appareil. Dans ce cas, il suffit de la formater à nouveau (sur un ordinateur). Pour cette raison, pensez à tester sur votre appareil une carte que vous venez de formater. Mieux vaut la tester tranquillement chez vous plutôt que de se retrouver bloqué sur le terrain en séance photo avec une carte illisible.
A l’usage, il est bon de pouvoir identifier une carte qui est déjà pleine. Personnellement, j’ai un truc très simple: j’utilise deux compartiments différents de mon sac photo: un qui contient les cartes vides et l’autre les cartes pleines. Ça permet de ne pas avoir à tester les cartes une par une pour savoir laquelle est prête à l’usage.
Un compartiment identifié pour les cartes vides
La fiabilité
Une carte qui lâche, c’est toutes les photos qui sont perdues… Ce genre de mésaventure peut arriver. Il convient donc de faire très attention à la fiabilité de la carte. N’ayant pas de moyen de mesurer la fiabilité d’une carte, la seule solution que je peux vous conseiller est de vous orienter vers des marques qui ont fait leurs preuves (Kingston, Lexar et Scandisk pour les plus connues). Évitez donc les cartes sans marque trouvées au rabais sur le net. Les quelques économies réalisées à l’achat pourraient vous coûter cher à l’usage.
Dans l’ensemble, les constructeurs ont quand même fait de grandes avancées et les cartes mémoire sont, en dehors des mauvaises aventures individuelles, très fiables.
Pour plus de sécurité, pensez à décharger vos cartes mémoires dès que possible (et stocker tout sur un ou plusieurs disques: toujours ce même problème d’œuf et de panier !). Si une carte vous lâche avec 6 mois de photos dessus, ça risque d’être douloureux, alors autant essayer de minimiser ce risque !
Si une carte vous fait des misères (fichiers altérés, partie de la mémoire illisible, difficulté à être reconnu par l’ordinateur,…), c’est sûrement qu’elle est corrompue. Ne vous embarrassez pas avec, ne prenez pas le risque: ce sont vos futures photos qui risquent d’en souffrir.
Bilan
Cet article est un tour rapide sur les besoins en carte mémoire mais je pense que c’est suffisant pour vous guider dans vos choix et vos usages.
Pour résumer, la carte « idéale » est une carte de 4 ou 8Go de classe 6 ou plus. Une telle carte permet de couvrir tous les besoins « normaux » du photographe amateur. Ensuite si vous avez besoin de plus, les conseils de cet article restent valables et doivent vous orienter dans votre choix.