Il faut l’avouer, la mise au point automatique est d’une aide précieuse Aujourd’hui, difficile d’imaginer un appareil photo sans autofocus. Et pourtant malgré les progrès fait en la matière il existe des situations où l’autofocus est mis en défaut. Petit inventaire des situations où il est nécessaire (ou préférable) de désactiver l’autofocus.
Quand l’autofocus n’accroche pas
Il arrive parfois que l’autofocus ne puisse pas accomplir sa tache parce que les conditions de prises de vue l’en empêche. Pour fonctionner correctement, il a besoin de lumière et de contraste.
Soirée, concert, photo de nuit… dans ces cas, l’autofocus ne pourra correctement faire la mise au point. Souvent les appareils disposent d’un éclairage d’appoint (appelé assistant autofocus) qui éclaire la scène le temps de faire la mise au point. Il y a deux limites à cet assistant:
- l’éclairage est un gros consommateur de batterie (normal: il faut de la puissance pour éclairer une scène)
- la portée est très limitée. Au delà de trois mètres, l’assistant autofocus n’est plus vraiment efficace.
Sur la photo suivante, l’autofocus n’a pas pu accrocher le premier plan a cause de la faible luminosité (l’image est clairs car il s’agit d’une pose très longue: 30s).
Premier plan flou car l’autofocus n’accroche pas dessus
Une scène correctement éclairée ne suffit pas: il faut également que le sujet soit contrasté. Les aplats de couleur comme un ciel sans nuage ou un mur risquent de faire mouliner votre autofocus. Les sujets qui présentent trop de petit détails peuvent aussi gêner car l’appareil n’y verra qu’une masse de couleur unie (par exemple une étendu de pelouse apparaîtra comme une tache verte aux yeux de l’appareil).
Les détails avec peu de contrastes peuvent gêner l’autofocus
Quand l’autofocus est trop lent
Les systèmes autofocus des appareils récents sont très performants mais il reste encore des situations où ils ne sont pas assez rapide.
Pour photographier un mouvement rapide (en photo de sport par exemple), l’autofocus n’a pas toujours le temps d’accrocher le sujet lorsqu’il passe devant l’objectif. Attention, la mise au point manuelle n’est pas plus rapide (loin de la) mais elle peut s’anticiper: il faut préparer la mise au point avant que le sujet passe dans le champs.
La balançoire est rapide mais le mouvement est prévisible
Par exemple: vous voulez prendre une voiture en photo lors d’une course. Le tracé de la route vous donne une indication sur la trajectoire de la voiture. Vous pouvez donc anticiper son mouvement et faire la mise au point sur un endroit précis de sa trajectoire avant qu’elle y passe. Le principe est le même pour la plupart des sports (le nageur suit sa ligne d’eau, le footballeur cour vers le but, le marathonien suit le tracé de la course,…). Bien sur ça ne marche pas non plus à chaque fois, parfois le sujet ne va pas suivre exactement ce que vous aviez prévu et il sera en dehors de la zone de netteté…
En photo haute vitesse: la mise au point est fixée avant que l’évènement se produise
Là où c’est plus compliqué, c’est lorsque le sujet suit un comportement aléatoire. Difficile de prévoir la trajectoire d’un enfant qui joue dans un parc… dans ces cas là, il va falloir faire preuve de patience et attendre le bon moment.
Quand l’autofocus manque de précision
Même quand vous avez le temps, c’est parfois le manque de précision qui limite la mise au point automatique. En effet, il arrive des cas où l’appareil refuse de faire la mise au point à l’endroit où vous le souhaitez.
C’est le cas lorsqu’un obstacle s’intercale entre vous et le sujet. Il peut s’agir d’une vitre, d’une grille ou d’un grillage: dans ces cas, l’appareil ne sait pas s’il doit faire la mise au point sur l’obstacle ou sur le sujet qui est derrière (l’appareil n’est finalement pas si malin que ça !).
Mise au point sur la grille
Il existe un domaine où la mise au point se doit d’être extrêmement précise: la macro. En macro la profondeur de champs est tellement petite que le moindre écart de mise au point peut rendre une photo complètement flou.
A cause de la faible profondeur de champ, la mise au point manuelle est également complexe: pas facile de régler avec précisions Et c’est d’autant plus difficile que le viseur est petit: dur de voir correctement les détails de l’image avec un viseur de petite taille.
La profondeur de champ ne mesure que quelques milimetres
En macro, il peut être intéressant de faire la mise au point en deux fois: un premier réglage grossier (manuel ou auto) en faisant comme pour n’importe quelle photo. Puis, dans un deuxième temps, pour affiner la mise au point, vous pouvez avancer ou reculer l’appareil du sujet (la mise au point dépend de la distance sujet-appareil). Les sujets macro étant de faible dimension, le mouvement à effectuer est lui aussi très faible. Vous pouvez ainsi placer avec précision la zone de netteté sur la scène.
Quand le post-traitement l’impose
Certain montage photo sont basés sur l’utilisation de plusieurs photo fusionnée. Dans ces conditions, la mise au point ne doit pas bouger d’un image à l’autre (cloner un personnage, faire de la photo HDR, réaliser un panoramique par assemblage,…).
Le HDR impose une mise au point fixe
Ces montages imposent que rien ne change entre plusieurs prise de vue: le cadrage, la focale, l’exposition, la profondeur de champs… et la mise au point. Si vous laissez l’autofocus activé lors de telles prises de vue, l’appareil risque de faire bouger la mise au point et l’effet escompté ne sera pas obtenue.
Malgré tout, il n’est pas nécessaire de faire la mise au point manuellement. Il suffit d’utiliser l’autofocus pour la première prise de vue et de le désactiver avant de prendre les suivantes. Le réglage de la mise au point restera toujours le même.
Comment désactiver l’autofocus ?
Reste un détails important: peut-on désactiver l’autofocus sur tout les appareils ? Et bien pas tout à fait…
Avec les appareil reflex, pas de soucis. Vous pouvez désactiver l’autofocus en fouillant dans les menus de votre appareil. Plus simple, un bouton situé sur l’objectif permet de passer en mise au point manuel d’un geste. Il suffit alors d’agir sur la bague de mise au point de l’objectif pour rendre votre sujet net.
Encore mieux, certain objectifs sont doté d’une bague de mise au point repositionnable. C’est a dire que même en mise au point automatique, il est possible d’agir sur la bague pour ajuster la mise au point. Avec ce type d’objectif vous pouvez faire la mise au point automatiquement et, si elle ne vous convient pas, l’ajuster manuellement directement sans passer en mode manuel.
Pour les compact et bridge, c’est un peu plus compliqué. L’autofocus n’est pas désactivable sur tous les modèles. Vérifiez dans la notice de votre appareil pour voir si c’est le cas pour le votre.
Si vous pouvez désactiver l’autofocus de votre compact (ou bridge), il reste un problème: il n’y a pas de bague de réglage manuel sur ce type d’appareil. Dans ce cas, il faut entrer dans les menu de l’appareil et définir manuellement une distance de mise au point. Le problème est que ce réglage rend la mise au point très approximative.
Conclusion
J’ai essayé de faire le tour des situations mais il en existe surement d’autres. Et même si la liste des cas est ici plutôt longue, ça reste des cas particuliers, dans la plupart du temps l’autofocus est le bien venu !
Une fois que vous avez choisit de désactiver l’autofocus, il reste encore à faire la mise au point manuelle. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que les appareil récent ne nous facilitent pas le travail. Les autofocus d’aujourd’hui sont tellement performant que les fabriquants ne travaillent plus vraiment sur des moyens de faire la mise au point manuellement simplement.
Heureusement, certaines technique « d’autrefois » (c’était il n’y a pas si longtemps!) restent valables comme l’hyperfocale par exemple. Mais ça, c’est un autre sujet…