Le chant des cigales, la chaleur, le ciel sans nuages, … Quel ennui ! Finalement, les paysages qui nous entourent ne sont-ils pas bien plus intéressants lorsque que le temps s’assombrit ? La brume qui cache les détails, le vent qui tord la végétation et les nuages qui couvrent l’horizon… ça a quand même de la gueule non ? Voyons ensemble quelques pistes pour exploiter le mauvais temps à votre avantage.
Quand le ciel nous tombe sur la tête
Un ciel d’un bleu immaculé c’est très joli sur les cartes postales mais c’est un peu fade. Les nuages ajoutent du relief à l’image et cassent la monotonie.
Dans le cas d’un ciel bien rempli en nuages, il est intéressant de le mettre en valeur en lui laissant beaucoup de place. Si vous cherchez à appliquer la règle des tiers, choisissez le ratio 1/3 sol et 2/3 ciel.
Du point de vue de l’exposition, avoir un ciel sombre est plutôt une bonne chose. En se couvrant, le ciel perd en luminosité et ça équilibre l’exposition. Vous n’aurez pas besoin d’artifice comme un filtre dégradé ou le HDR.
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Tous les nuages n’auront pas le même effet. Les nuages bien formés et sombres donneront du volume là où le voile nuageux produira un ciel blanc uni. Ce dernier est au mieux inintéressant (uniforme et gris/blanc) et au pire complètement cramé.
On évitera de cadrer ce genre de ciel mais ça ne veut pas dire qu’il est inutile pour autant. En effet, le voile nuageux agit comme un diffuseur qui évite les lumières dures de milieu de journée. Ça vous fait un diffuseur à pas cher qui adoucira les traits de vos portraits. Évitez par contre de le laisser entrer dans le cadre directement au risque d’obtenir des aplats blanc/gris disgracieux.
Vous pouvez aussi espérer décrocher le jackpot en profitant d’un ciel nuageux éclairé par la lumière rasante des golden hours…
Un peu de brume
Un prérequis important pour faire de la photo, c’est d’y voir quelque chose. Du coup sortir son appareil lorsque le brouillard bloque la vue à 50m n’est pas forcément intuitif… C’est pourtant la promesse de photos qui sortent de l’ordinaire.
Le brouillard permet de poser une atmosphère particulière : la lumière est diffuse et « bave » sur tout ce qu’elle touche. Les formes fantomatiques qui se distinguent dans la brume transpirent d’une certaine poésie mais aussi de mystère. Que se passe-t-il derrière le rideau de fumée ? Le questionnement est toujours une bonne chose car il demande au lecteur de l’image d’être actif et donc impliqué dans l’image.
J’y fait souvent référence sur ce site mais j’aime beaucoup la photo minimaliste et le brouillard est un très bon accessoire. Il met en avant la forme générale des objets en en gommant les détails qui ne servent qu’à complexifier l’image.
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Si vous aussi vous aimez les compositions simples et efficaces, alors sortez quand vous ne voyez que le brouillard !
Le mauvais temps raconte des histoires
Si Gotham ne souffrait pas autant de la criminalité, Bruce Wayne n’aurait jamais enfilé de masque! Pour avoir une bonne histoire, il faut des péripéties et un bon méchant. Et quoi de mieux qu’un mauvais temps pour jouer ce rôle ?
Une personne marche sous la pluie. Pourquoi est-elle là ? Si elle court, où va-t-elle ? A-t-elle été surprise par la pluie ou est-ce qu’elle était obligée de sortir ? Tout un tas de question qui vont enrichir le contexte de l’image.
L’analyse est tout aussi intéressante sur les animaux ou même les bâtiments. Comment réagissent-ils à la pluie ? Les gouttières qui débordent, les murs qui se colorent par l’humidité, les torrents qui se forment au milieu de la rue, la terre qui se transforme en boue,… autant de modifications de notre environnement quotidien qui peuvent faire des sujets photographiques originaux et pourtant au pied de chez nous.
Après la pluie le beau temps
Si vraiment vous avez peur de vous mouiller, vous pouvez faire votre séance photo au retour du beau temps. Après une averse, il y a toute une activité qui reprend et la ville se remet à fonctionner normalement. Toutes les surfaces mouillées brillent et rivalisent d’effets de lumière. De la même façon toutes les flaques dispersées un peu partout sont autant de miroir qu’il est possible d’exploiter pour obtenir des effets de reflet.
Protéger le matériel
Reste quand même un problème : la plupart des appareils ne sont pas fait pour braver les intempéries. Je peux comprendre que vous ayez quelques appréhensions à sortir votre appareil bardé d’électronique sous la pluie. En fait, il est assez facile de protéger votre matériel sans vous ruiner.
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Pour une courte séance ou sous une pluie faible, vous n’avez pas vraiment besoin de protéger votre matériel. Arrangez-vous pour garder l’appareil dans une sacoche et sortez-le au dernier moment pour prendre la photo. A vous de bien préparer votre composition mentalement pour sortir et déclencher le plus rapidement possible.
Dans le cas d’une longue séance ou de pluie soutenue, vous devez protéger votre appareil des éclaboussures directes. Il existe des couvertures de protection pour reflex qui vous couteront moins de 20€. Si vous ne voulez pas acheter, un simple sac plastique et des élastiques peuvent faire l’affaire.
Si vraiment vous avez peur pour votre appareil il y a la protection ultime : le caisson étanche. Il protègera parfaitement votre appareil mais attention au budget. Si vous êtes un addict des sports nautiques ça peut être utile mais pour quelques séances photo sous la pluie c’est un peu disproportionné.
Pour finir, quel que soit ce que vous faites, prévoyez un chiffon sec (idéalement microfibre) dans un sac ou dans une poche protégée. Il vous permettra d’essuyer votre objectif qui sera souvent attaqué par de vicieuses gouttes d’eau.
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De mon coté, je vous laisse il commence à pleuvoir…