Avec les outils modernes, la photo panoramique est devenue accessible à tous et vous pouvez vous y mettre quelque soit votre appareil photo. Vous faites vos photos et le logiciel les déforme, les découpe et les assemble pour en faire une image panoramique géante. Mais attention, ce n’est pas parce que les logiciels sont de plus en plus puissant qu’il faut négliger la prise de vue. En effet un panoramique peut être largement amélioré en prenant quelques précautions élémentaires… C’est ce que nous allons voir dans cet article.
Principe du panoramique
Le principe vous le connaissez: il s’agit de balayer un panorama en faisant plusieurs photos puis de les assembler de façon cohérente pour en faire une image panoramique.
Plusieurs photos d’un même paysage…
…fusionnées en panoramique
Point de rotation
Attention à l’angle de vue: pour obtenir un assemblage propre sans défauts optiques, il faut que les photos soient prises du même point. Si vous avez l’habitude de tourner sur vous-même pour faire un panoramique: ce n’est pas bon ! L’appareil ne doit pas bouger: il faut que ce soit le photographe qui tourne autour de l’appareil et pas l’inverse.
Dans l’idéal, il faut monter l’appareil sur un trépied équipé d’une tête réglable afin de tourner autour du point nodal de l’appareil. Je ne m’étendrai pas sur le sujet car il s’agit d’une pratique avancé qui certes donne des résultats très précis mais qui n’est pas nécessaire pour un usage courant. Pour ceux qui voudrait approfondir le sujet, vous trouverez des infos sur un site justement nommé guide de la photo panoramique.
A titre personnel, je fais quasiment toujours mes panoramiques à main levée (notamment ceux qui illustrent cet article) et j’ai des résultats très satisfaisants.
Le cadrage et chevauchement
Pour que le logiciel d’assemblage puisse travailler correctement, il faut que les photos se chevauchent. En effet, le logiciel va chercher les correspondance entre les images pour trouver des points de repères qui vont servir au positionnement des images les unes par rapport aux autres. Un recouvrement d’environ un quart de la surface de l’image donne de bons résultats.
Pour notre exemple, les zones de chevauchement se révèlent en assemblant un panographe simple. On voit d’ailleurs que la règle de superposition est largement dépassé car certaines photos couvrent à plus de 50% la précédente.
Le chevauchement des photos
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Vous pouvez faire un assemblage en ligne (comme dans l’exemple). Dans ce cas, préférez un cadrage au format portrait car il permet d’avoir une résolution verticale plus grande.
Panoramique avec une ligne
Vous pouvez également faire plusieurs « couches » de photos pour une plus grande couverture. Attention, certains logiciels (les plus basiques) ne permettent pas l’assemblage de tels clichés.
Panoramique en plusieurs lignes
Choix de la focale
Afin de couvrir rapidement une surface, je vous conseille d’utiliser une petite focale (= zoom au minimum). Plus vous augmentez la focale, plus le nombre de photos à faire pour couvrir une surface donnée sera grand. Par contre avec plus de photos, vous augmentez aussi la définition du panoramique.
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Quelle est la différence entre résolution et définition d’image ?
Par exemple: avec un 18mm il faut environ 10 photos pour faire un panoramique à 360°, avec un 55mm, il en faut 3 ou 4 fois plus.
Exposition
Le choix de l’exposition est très complexe. L’objectif du panoramique étant de couvrir une large bande de paysage, il est facile d’avoir des zones à l’éclairage très varié. Sur l’image suivante par exemple, la moitié gauche est bien plus lumineuse que la droite.
Si vous débutez, le plus simple est de laisser l’appareil en mode automatique (mode auto ou P) ou semi automatique (mode A ou S) et de laisser le logiciel d’assemblage faire ce qu’il faut pour corriger les écarts de luminosité.
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En analysant bien les conditions de prise de vue, vous pouvez utiliser une exposition manuelle (mode M) en choisissant une exposition légèrement surexposée par rapport à la moyenne du panorama.
Mise au point
Il faut que la mise au point soit la même sur toutes les photos. Il faut donc désactiver l’autofocus et faire une mise point manuelle. Dans les faits, s’il s’agit d’un paysage, la mise au point automatique convient car elle se cale sur l’infini sur toutes les photos (elle est donc constante).
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Traitement numérique
Une fois les photos prises, il faut les assembler. Il existe des logiciels dédiés à cette tâche qui font ça très bien. N’essayez pas de le faire « à la main » avec Photoshop ou Gimp, vous perdriez pas mal de temps (et quelques cheveux!).
Après en avoir tester un certain nombre, voici les deux que j’utilise:
- Microsoft ICE
- Hugin
ICE est très simple et intuitif. Si vous suivez tous les conseils de cet article, il devrait vous faire de très bons panoramiques sans problème. Si jamais ICE n’arrive pas à assembler vos photos, essayez alors de le faire avec Hugin. C’est un logiciel un peu plus complexe mais beaucoup plus complet.
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Bilan
Si on récapitule rapidement, pour faire un beau panoramique:
- Assurer le chevauchement des photos.
- Tourner autour de l’appareil
- Utiliser une petite focale (pour aller vite)
- Choisir une exposition automatique (suffisante en général).
- Fixer la mise au point (préférable mais pas obligatoire).
- Utiliser un logiciel dédié.
Et voila, maintenant, plus d’excuse pour rater vos panoramiques !